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Conclusion du GIEC sur l’utilisation des énergies fossiles

Pour une France neutre en carbone d’ici 2050, des changements d’utilisation des énergies fossiles sont indispensables.

Les modifications climatiques que nous subissons deviennent de plus en plus visibles au quotidien et l’utilisation d’énergie fossile est responsable à elle seule de 80% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. La température mondiale ne pourra être stabilisée sans atteindre la neutralité carbone. Le groupe de recherche Climate Action Tracker qui a pour objectif de suivre l'action des gouvernements sur leurs réductions de gaz à effet de serre au regard des accords internationaux, publie régulièrement des rapports faisant état des différents scénarios futurs envisagés. Le groupe prévient, sans renforcement d’urgence des politiques climatiques, le monde se dirige vers un réchauffement planétaire moyen de 3,2 °C à la fin du siècle et jusqu’à 5 °C dans le haut de la fourchette du pire scénario. 



Comment devons faire pour ne pas en arriver là et inverser la tendance ? 


Comme vu précédemment les combustibles fossiles sont la principale cause du réchauffement, responsable de 80% des émissions global, il est donc évident qu’il faut réduire drastiquement nos utilisations des énergies fossiles. La consommation de charbon, de pétrole et de gaz doit diminuer respectivement de 95 %, de 60 % et de 45 % en 2050 par rapport à 2019, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Les actions à prendre doivent suivre une stratégie qui inclut les conditions sociales et économiques des populations sans quoi un choc aura inévitablement lieu. Pour atteindre ces taux de réductions, certaines installations présentes aujourd’hui devront être fermées prématurément, ce qui inclut un certain nombre de centrales de charbon, pétrole et gaz ainsi que des sites industriels de pétrochimie. 

 

Il sera obligatoire dans un futur proche que tous les acteurs puissent se substituer à l’utilisation de ces énergies fossiles en disposant d’une offre d’énergie verte et décarbonée. La demande d’énergie électrique augmentera inévitablement dans le futur dû à l’électrification de nos usages. Dans un sens plus global, l’électricité devra se substituer à l’utilisation d’énergie fossile. L’utilisation du nucléaire qui est une énergie décarbonée devra prendre une place plus importante dans le mix énergétique mondiale, de même pour l’utilisation des énergies renouvelables (hydroélectrique, solaire, éolien, géothermie) qui doit être développée au maximum. Il nous faut donc augmenter le nombre de sites pouvant accueillir ce genre de projet. S’il existe encore de nombreux défis à la mise en place d’un système énergétique fondé entièrement sur les renouvelables, les chercheurs du GIEC notent qu’une « variété de solutions systémiques » permet déjà d’en intégrer une part importante.

 

Via l’innovation, il nous faudra trouver des nouvelles technologies de captage et stockage, qui récupèrent le CO2 dans les fumées. Ces technologies seront incontournables pour contrebalancer les émissions résiduelles du secteur de l’énergie, elle pourrait également permettre d’utiliser des combustibles fossiles plus longtemps. Le développement de puits de carbone, notamment via la plantation d’arbres, est un axe indispensable pour atteindre la neutralité carbone, à condition que le rythme de déploiement de ces technologies s’accélère. 

 

Ensuite, viennent la protection et la restauration de forêts ou de zones humides, la baisse de la déforestation dans les régions tropicales, une gestion durable des cultures et du bétail, mais aussi modification des régimes alimentaires, réduction des pertes et des gaspillages de nourriture… Toutes ces actions doivent être prises et de nombreuses autres devraient l’être. Dans leur rapport, les experts du GIEC montrent à quel point atténuer les effets du dérèglement est indispensable pour atteindre les objectifs de développement durable. « Sans mesures d’atténuation urgentes, efficaces et équitables, le changement climatique menacera de plus en plus la santé et les moyens de subsistance des populations du monde entier, les écosystèmes et la biodiversité », rappellent-ils.

 

Dans l’industrie, des défis restent à relever, il faudra recycler davantage, minimiser les déchets, agir sur la demande et disposer de sources d’approvisionnement les plus respectueuses de l’environnement possible. Les processus de production devront également être transformés par un recours accru à l’électricité, à l’hydrogène et aux technologies de stockage et de captage du CO2. 

 

Des politiques ambitieuses sont mises en place par certains gouvernements, mais à des vitesses différentes. Donald Trump à par exemple retiré les États-Unis de l’accord de Paris le 1er juin 2017 alors que de son côté la France a signé un partenariat historique Franco-Canadien pour le climat et l’environnement. Une homogénéisation des politiques climatiques est donc souhaitable si nous voulons combattre le réchauffement climatique de manière efficace et égalitaire. Notons que les émissions de gaz à effet de serre n'ont cessé d’augmenter et ont atteint leur record en 2018, le rythme a toutefois ralenti (+1,3% /an entre 2010 et 2019 contre +2,1% /an entre 2000 et 2009), mais elles ont bondi en 2021 à cause de la violente reprise économique post Covid-19. Tous les secteurs : l’approvisionnement en énergie, le transport, l’agriculture… On reprit une forte activité en 2021 ce qui a provoqué une augmentation de leurs émissions de CO2.

 

Les changements à opérer sont donc majeurs, et passent par la généralisation de l’utilisation de l’énergie électrique, l’accroissement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, les modifications de nos modes de vie, une hausse importante des investissements pour l’innovation et la création de puits de carbone. Ce sont quelques-unes des principales conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son sixième rapport d’évaluation.

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