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Le Digiscore, un Nutri-Score digital et plus durable

Valoriser les applications et plateformes les plus humaines et les plus vertueuses socialement et environnementalement

Selon une étude, plus de 75 % des travailleurs des plateformes numériques (deliveroo, Ubereats, …) enquêtés indiquent avoir le sentiment d’être traités comme un « facteur de production anonyme » et non comme des êtres humains. 

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Les plateformes et applications numériques facilitent notre quotidien, et nous permettent de faire des choses impensables il y a peu : louer son logement en un clic pendant les vacances, acheter et vendre des objets d’occasion directement depuis son téléphone, se faire livrer des plats de centaines de restaurants presque sans avoir à chercher... Mais l’explosion des services numériques ne doit pas se faire sans réfléchir aux conditions de travail et à l'éthique des plateformes ainsi que leur impact environnemental. Ces entreprises, qui s'enrichissent grâce à cette nouvelle manière de consommer. Quelles sont les conditions de travail des livreurs et chauffeurs sur lesquels repose le modèle économique de ces entreprises ? Le Conseil national du numérique (CNnum) à publier en Juin 2020, 15 recommandations pour que les travailleurs du numérique puissent aussi disposer des bonnes conditions, associées à un "digiscore", qui pourrait ainsi valoriser les applications et plateformes les plus humaines et les plus vertueuses socialement et environnementalement.

 

Le Digiscore est fait pour mieux comprendre notre impact numérique. Prenons l’exemple de l’application Yuka (celle qui scanne vos produits), elle a connu un vrai succès : les consommateurs font des achats plus réfléchis et les industries agro-alimentaires améliorent leurs recettes pour obtenir une meilleure note. Alors pourquoi ça ne fonctionnerait pas sur le Web ? Les internautes adoptent de nouveaux réflexes éco-responsables et les entreprises doivent s’adapter et revoir leur fonctionnement.

 

Mais concrètement, c’est quoi un digiscore ?

 

Dès décembre 2019, l’ARCEP avait déjà en tête de lancer un Cyberscore basé sur l’impact écologique. C’est désormais chose faite grâce à Laurent Lafon, le sénateur et nouveau président de la commission de la Culture. Quelques mois après le premier confinement qui a fait exploser l’usage des outils numériques (notamment des plateformes de visioconférence/livraison de repas à domicile) il a déposé cette proposition de loi au Sénat. En plus d’inciter à un usage plus responsable du numérique, ce Cyberscore va garantir la sécurisation des données personnelles des utilisateurs. C’est l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) qui fixe les critères à respecter. Le visuel du nutri-score classique sera très certainement repris : du vert au rouge avec une note de A à E.

 

Les critères pour créer ce "digiscore" ont déjà été évoqués : les pratiques des entreprises en termes de salaire, de protection, de conditions de travail, et de qualité du dialogue social. Mais d’autres critères sont envisageables, comme l’intégration à l’économie locale/circulaire par exemple, ce qui apporterait une véritable dimension environnementale à ce nouvel indicateur. Des étudiants de l’école Sup de Pub ont réfléchi à des façons de revaloriser la figure du travailleur, notamment pour la livraison de repas à domicile. Par exemple, les clients seraient-ils plus enclins à parler et mieux traiter les livreurs si l’application nous montre sa photo du livreur ?

 

Des idées pour améliorer l’expérience utilisateur ont été proposées : connaître le prénom du livreur, des informations sur ses loisirs, etc. Le suivi de la livraison pourrait aussi être personnalisé avec des informations qui nous aideraient à avoir plus d’empathie pour le livreur, par exemple en proposant un suivi par GPS qui intègre son mode de transport, des informations sur l’impact climatique du trajet du livreur, mais aussi les conditions météorologiques ou les conditions de trafic (embouteillages, travaux sur le trajet, accident de la circulation, …).

 

Le Digiscore a fait sa première apparition en janvier 2021 mais il reste à développer et à faire connaître auprès des entreprises et des consommateurs. Une nouvelle structure, l’observatoire social des plateformes réunit diverses administrations comme Pôle Emploi, l’Urssaf et l'inspection du travail, et la DGE serait en charge, avant une nouvelle implémentation, d’une mission de travaux préparatoires de trois mois.

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